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Bahreïn, officiellement État
de Bahreïn, pays constitué de trente-trois îles
proches de la côte orientale du golfe Arabo-Persique.
Situé entre la presqu'île de Qatar et la côte
d'Arabie, Bahreïn, avec une superficie de 691km²
de terres, est le plus petit État de la péninsule
arabique. Le pays porte le nom de la principale île
de l'archipel (562km²), qui signifie, en arabe, les
deux mers (al-Bahrayn). Depuis 1986, cette île est
reliée par un pont-digue à l'Arabie Saoudite.
Les autres îles importantes sont celles de Muharrak
et Sitra, chacune étant reliée par un pont
à Bahreïn. Al-Manama, capitale de l'État,
est un centre financier mondial. Bahreïn, placé
sous contrôle britannique de 1861 à 1971, fut
le premier des pays du Golfe et de la péninsule arabique,
à exploiter les gisements pétroliers. Si le
pétrole constitue toujours la première source
de revenus du pays, l'émirat a également su,
avant ses voisins, diversifier son économie.
L'archipel du Bahreïn est formé par un ensemble
d'îles calcaires de basse altitude, culminant à
135 m, au centre de l'île principale. Le climat est
aride : la moyenne pluviométrique annuelle est inférieure
à 100 mm ; les précipitations tombent en quasi-totalité
entre décembre et mars. La température moyenne
annuelle est d'environ 25°C; elle dépasse souvent
45°C d'avril à octobre.
La végétation prédominante est celle
des régions désertiques. Lièvres, lézards
et rats du désert comptent parmi la faune du pays,
qui possède, par ailleurs, de nombreuses variétés
d'oiseaux. L'archipel tirait sa richesse, avant la découverte
du pétrole, en 1932, des huîtres perlières.
Les gisements sous-marins sont devenus la principale ressource.
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Population & Société
:
La population de l'archipel, dont une dizaine d'îles
sont inhabitées, était estimée, en
1995, à 560 000 personnes, soit une densité
de 832 habitants au km², la plus forte des pays arabes.
Les travailleurs immigrés, principalement originaires
du sous-continent indien ou d'Extrême-Orient, représentent
38 p. 100 de la population, 55 p. 100 de la population active.
Les deux plus grandes villes sont la capitale al-Manama
(en 1990, les estimations faisaient état de 138 784
habitants), et Muharrak (75 906 habitants).
Le système de santé ainsi que l'éducation
des Bahreïniens sont totalement pris en charge par
l'État. Au début des années 1990, le
taux de mortalité infantile était relativement
faible (18 p. 1 000) et l'espérance de vie atteignait
soixante-douze ans. Le taux d'alphabétisation était
estimé, en 1995, à 85 p. 100.
L'Université, fondée en 1986, à al-Manama,
a confirmé le rôle culturel joué par
la capitale de Bahreïn dans le Golfe.
La population est essentiellement musulmane, les chiites
représentant le groupe le plus important (70 p. 100
de la population totale). La langue officielle est l'arabe,
mais l'anglais est parlé par la plupart des habitants,
le persan étant pratiqué par les 10 p. 100
d'Iraniens présents dans l'archipel.
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Économie :
En 1994, le produit national brut (PNB) de Bahreïn
était estimé à 4,70 milliards de dollars,
soit un PNB par habitant de 8 100 dollars. Le pétrole
et le gaz contribuent, aujourd'hui encore, pour 60 p. 100
aux revenus de l'émirat. La production de pétrole,
cependant, est l'une des moins importantes de la région,
avec, au 1er janvier 1995, 2 millions de tonnes par an.
En équivalent énergie, la production de gaz
naturel est trois fois plus importante.
Bahreïn, dont les réserves pétrolières
sont limitées, a, le premier dans le Golfe et la
péninsule arabique, diversifié ses activités
économiques. Le raffinage du pétrole constitue
la première activité industrielle. Le pétrole
brut est acheminé par pipe-line depuis l'Arabie Saoudite
et l'émirat n'exporte, à la différence
des autres pays membres du Conseil de coopération
du Golfe (CCG), que du pétrole raffiné. La
production d'aluminium a également été
développée et des chantiers navals permettent
la réparation des pétroliers. Surtout, le
pays a accueilli de nombreux établissements bancaires
et financiers.
L'agriculture est très réduite, en raison
de la forte salinité de la nappe phréatique
et Bahreïn dépend, pour son alimentation, des
importations. Grâce à un bon réseau
d'irrigation, palmiers-dattiers et légumes sont cependant
cultivés sur la côte septentrionale de l'île
de Bahreïn. La pêche, autrefois prospère
grâce aux huîtres perlières, demeure
importante. Elle a toutefois été affectée
par les pollutions consécutives à la guerre
Iran-Irak et à celle du Golfe. Ce dernier conflit
a fragilisé l'économie de l'archipel et, malgré
une reprise des activités depuis 1992, le chômage,
qui touche surtout les jeunes, a considérablement
progressé (12 p. 100 en 1994, selon les estimations).
Grâce au port moderne de Mina Salman, situé
non loin d'al-Manama, l'émirat a pu affirmer son
rôle de zone de transit du sud du Golfe Persique.
L'aéroport international de Muharrak est l'un des
plus actifs du Golfe. L'ouverture du « pont de l'amitié
», reliant Bahreïn à l'Arabie Saoudite,
en novembre 1986, a favorisé l'activité touristique.
La monnaie est le dinar bahreini.
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Gouvernement et vie politique
:
L'émirat de Bahreïn est gouverné par
la famille sunnite des al-Khalifa, dynastie au pouvoir depuis
1783. Deux ans après que Bahreïn eut retrouvé
son indépendance, en 1971, une constitution fut promulguée
et des élections parlementaires furent organisées.
Le cheikh Issa ibn Salman al-Khalifa, qui règne depuis
1961, suspendit cependant la Constitution et le Parlement
dès 1975, pour rétablir une monarchie absolue,
fondée sur la loi islamique.
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Histoire :
Jouant un rôle important dans le commerce régional
dès le Ier millénaire avant notre ère,
Bahreïn servit de relais aux Portugais se rendant en
Inde, à partir du XVIe siècle. Au XVIIIe siècle,
l'archipel fut soumis à l'occupation perse. En 1783,
la famille Al-Khalifa, sunnite, renversa la dynastie chiite
régnante et constitua un émirat arabe indépendant
de la puissance perse. Le commerce des perles fit bientôt
de Bahreïn l'un des émirats les plus importants
de la péninsule arabique. Dès le début
du XIXe siècle cependant, les Britanniques prirent
pied dans l'archipel par un accord commercial. Les prétentions
de l'Empire ottoman sur l'émirat et la découverte
des richesses pétrolières allaient contribuer
à renforcer l'intérêt des Britanniques
pour Bahreïn. En 1832, la Standard Oil Company of California,
une société américaine qui avait obtenu
la première concession pétrolière,
faisait jaillir d'un puits le premier pétrole de
la péninsule arabique. En 1861, un accord entre l'émir
et le Royaume-Uni plaçait de fait l'émirat
sous la protection de la Couronne britannique. La domination
britannique se maintint jusqu'en 1971. Cependant, la famille
al-Khalifa continuait de régner. Cheikh Ahmad (1923-1942),
puis Cheikh Salman (1942-1961) entreprirent de moderniser
le pays. Le développement de la recherche pétrolière
offshore, après la Seconde Guerre mondiale, s'accompagna
de la multiplication des litiges frontaliers, opposant Bahreïn
à l'Arabie Saoudite d'une part et au Qatar d'autre
part. Le différend avec les Saoudiens fut réglé
en 1951, mais le litige portant sur des îles bahreiniennes
proches des gisements pétrolifères du Qatar
demeure en suspens.
Depuis l'indépendance, proclamée avec l'accord
de la Grande-Bretagne en 1971, après qu'eut échoué
le projet de fédération entre les États
de la côte de la Trêve, le pouvoir de la famille
régnante, qui contrôle l'ensemble de l'appareil
politique et administratif, est périodiquement contesté
par les chiites, majoritaires, la contestation étant
alimentée en partie par le régime iranien.
Dans les années 1920, déjà, invoquant
l'influence perse passée, la dynastie des Pahlavi
avait revendiqué Bahreïn. Après la révolution
islamique de 1979, l'Iran a relancé ses prétentions
sur les îles et soutenu, à plusieurs reprises,
des tentatives de subversion du régime. En 1991,
l'émirat s'étant rangé dans le camp
des pays coalisés contre l'Irak, lors de la guerre
du Golfe, un accord de défense a été
signé avec les États-Unis. Le ralentissement
de l'économie consécutif au conflit et le
maintien d'un régime politique autoritaire ont conduit
à une importante contestation sociale et politique,
à partir de l'été 1994. En décembre
de cette année, la répression du mouvement
contestataire entraînait la mort de deux manifestants
et faisait de nombreux blessés tandis que des arrestations
massives intervenaient chez les chiites. De nouvelles manifestations,
en 1995, ont provoqué la démission du gouvernement
dirigé par Cheikh Khalifa ibn Salmane al-Khalifa,
qui a cependant été reconduit à son
poste. En mars 1996, l'exécution d'un militant islamiste,
condamné pour le meurtre d'un agent de police, a
déclenché de violentes émeutes chiites.
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